Collection Louis-Melzack
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Collection affiliée à la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales
Louis Melzack
Libraire, homme d’affaires et collectionneur, Louis Melzack est né à Montréal de parents immigrants juifs polonais. Chez les Melzack, le commerce du livre est une affaire de famille et, en 1938, Louis Melzack se lance seul en affaires en ouvrant une librairie de livres neufs sur la rue Sainte-Catherine, la plus importante artère commerciale de la ville. En 1955, il fonde une nouvelle librairie qu’il nomme Classic Little Books Inc. Se spécialisant dans l’édition de classiques en format poche plutôt que dans la vente de bestsellers, ils remportent un succès fulgurant : la chaîne Classics est née. Les librairies se multiplient au Québec et au Canada pour atteindre près de 120 succursales au début des années 1980. Signe de leur grande réussite, ils ouvrent en 1972 une boutique à New York sur la 5e avenue. En 1981, Louis Melzack prend sa retraite et s’installe à Toronto.
Féru de lecture et de littérature, Louis Melzack s’intéresse très tôt aux livres anciens qu’il commence à collectionner dès le milieu des années 1940. Sa première acquisition, en français, est le Règlement de la Confrérie de l’adoration perpétuelle publié par Fleury Mesplet en 1776. S’intéressant aux Canadiana, il développe progressivement une importante collection en fréquentant les ventes aux enchères. Dans les années 1960 et 1970, il entame une collaboration fructueuse avec le réputé libraire Bernard Amtmann, qui l’aide à enrichir sa collection. En 1972, considérant que les universités anglophones sont suffisamment dotées en Canadiana, Louis Melzack, montréalais anglophone, choisit l’Université de Montréal pour recevoir sa précieuse collection. Grâce à ce don majeur qui vient magnifiquement compléter la Collection Baby, Louis Melzack permet à l’Université de Montréal de devenir l’un des acteurs les plus importants au pays dans le champ des études canadiennes.
La collection
La Collection Louis-Melzack comprend plus de quatre mille volumes, de nombreux journaux et plus de mille manuscrits incluant le Fonds Ryland. Reconnue pour son intérêt exceptionnel et son importance nationale par la Commission canadienne d'examen des exportations de biens culturels en juin 1999, cette collection est de première valeur pour les chercheurs en histoire du Canada et du Québec.
La section des imprimés, qui constitue la plus grande partie de l'ensemble, renferme des volumes, des brochures et des proclamations publiés pour la plupart au Canada aux XVIIIe et XIXe siècles.
La collection comprend des livres de piété, dont le premier livre imprimé à Montréal par Fleury Mesplet en 1776, Règlement de la Confrérie de l'adoration perpétuelle du S. Sacrement et de la bonne mort et des livres de prières de la Church of England in Canada, Diocese of Nova Scotia dont le plus ancien publié en 1805 à Halifax par J. Howe. D'anciens récits d'explorations, tels les ouvrages des Ramusio, Lahontan, Labat, Bossu, Weld, Vancouver, Lambert, Lafitau, Hind et un magnifique exemplaire des Travels through the Canadas de Georges Heriot enrichissent cette collection.
Les titres de journaux les plus importants de la collection sont : la première année du Quebec Herald and Universal Miscellany (1788-1789), le Quebec Mercury (1807-1811,1819) et le Canadien (1806-1810) qui se livrèrent une lutte acharnée; le Montreal Herald (1814-1817) qui reflète l'esprit anti-américain de la population anglaise et écossaise de Montréal; l'Aurore de 1817, journal politique, littéraire et anecdotique; la Quebec Gazette (1824-1825), gazette officielle, et le Populaire sont des sources de documentation passionnante concernant la Rébellion de 1837, également bien illustrée dans la monographie de Lord Charles Beauclerk, capitaine du Royal Regiment : Lithographic views of military operations in Canada under his excellency Sir John Colborne G.C.B. etc. during the late insurrection.
La littérature polémique du XIXe siècle et un choix d'œuvres poétiques datant du début du XXe siècle complètent la section des imprimés.
Les manuscrits représentent la pierre angulaire de la collection. Citons, parmi les pièces les plus anciennes, Une lettre du Roy pour nous establir en toute l'Amérique, pièce qui remonte à 1651, alors que Louis XIV n'avait que 13 ans, et des lettres de Jean Talon datant de 1667. Il faut également souligner le manuscrit illustré d'un certain N. Foederis, Dialogue ou entretient d'un François avec un Sauvage, rédigé au XVIIIe siècle, et dont les dix-sept dessins à l'encre indienne de Destrez sont des imitations d'œuvres antérieures qui dépeignent les moeurs et coutumes des autochtones de l'Amérique du Nord.
À ces sources essentielles pour l'histoire du début de la colonie, viennent s'ajouter d'autres pièces uniques et intéressantes pour l'étude des XVIIIe et XIXe siècles : les Ordonnances, ordres, reglemens et proclamations durant le gouvernement militaire en Canada, du 28e oct. 1760 au 8e juillet 1764, du gouverneur James Murray; le mandat d'arrêt lancé contre Louis-Joseph Papineau, le 23 novembre 1837; une lettre de Papineau à son père, écrite en 1838 de Saratoga Springs; les dépositions des patriotes et des témoins au cours de leur procès rassemblées sous le titre de Globensky Papers. Les Fonds Ryland et Morris complètent cette inestimable collection de manuscrits.
La collection possède également des tableaux, aquarelles et lithographies dont certains ont été offerts par l'épouse du donateur, Rose Melzack, et qui ont également été reconnus par la Commission canadienne d'examen des exportations de biens culturels en 2006.